Voyageur.
   
       

Lorsque de la nuit sombre, il eut franchi la porte
Des fontaines de lumière jaillirent autour de lui.
Une douce chaleur, une présence forte,
Il retrouve d'un coup la mémoire et l'oubli.

Il laissait sur la terre des colliers de tendresse
Des larmes de douleur, des chagrins infinis,
Des âmes au désespoir et des cœurs en détresse
Et des corps dans leur chair cruellement meurtris.

Comment faire comprendre à ces frères de la terre
Qu'ayant quitté son corps il continuait la vie
Une vie bien plus forte, plus intense, plus ouverte
Mais qui ne vibrait plus de la même harmonie.

Il avait retrouvé la mémoire éternelle
Celle de l'aube des mondes où pèlerin il prit
Son bâton de conquête pour des terres nouvelles
Qu'il devait reconnaître pour qu'y règne l'esprit.

Comment faire comprendre à ces chevaliers frères
Perdus dans l'Avalon des brumes de l'oubli
Qu'ils se retrouveraient au terme de leur quête
Au château de lumière, sur les chemins de vie.

Joëlle Pérot