C'est un petit coin de cimetière.
   
       

C'est un petit coin de cimetière. Les petites tombes sont alignées les unes à côté des autres. Croix blanches, fleurs blanches artificielles ou naturelles, petit sujet de marbre blanc représentant un petit ange ou plaque blanche portant le prénom et le nom. C'est le cimetière des enfants. A la Toussaint, on y croise des mamans déjà bien âgées, des couples avec leurs enfants qui viennent déposer une rose blanche ou un chrysanthème blanc.

Ce sont "des petits anges" dit-on. Peut-être veut-on signifier que ces enfants de 4, 6, 9 mois ou 2 ans n'ont pas eu le temps de distinguer le bien du mal, pas eu le temps d'apprécier les avantages et les difficultés de l'existence.

Pourtant, ils sont nés, et leur existence a été d'abord une grande source de joie pour leurs parents avant d'être une grande souffrance à leur départ. Perdre un enfant, quel que soit son âge, reste comme une plaie qui ne se referme jamais.

Les personnes âgées n'ont jamais oublié cet enfant, malgré le temps qui passe. Un enfant qui naît, c'est tant de promesses d'avenir ! Une toute jeune pousse qui ne demande qu'à grandir, qu'à s'épanouir.

Le décès subit, la maladie imprévue, l'accident, l'enfant s'en va, mais restera à jamais dans la mémoire de ses parents. [...]

Yves Guiochet.