Les oies sauvages.
 

Fait gris sur la vie !
Il manque un ami,
La dame blanche l'attendait.

Fait lourd la nuit !
Quand on est saisi
Par l'avalanche des regrets.

On essaye d'inventer encore un peu de sa présence.
On essaye d'accepter toutes les raisons de son absence.

On dit qu'il a rejoint les oies sauvages
qui sont la-haut dans les nuages,
rassemblées sur nos destinées.

Regarde !
Il nous laissé ses bagages.
Il est parti dans l'orage.
Personne ne l'a vu s'éloigner.

A chacun sa vie,
On l'a souvent dit,
Sans jamais vraiment le penser.

Il pleut de l'ennui
Sur les vieux treillis,
Au souvenir du temps passé.

Et quand passent les oies sauvages,
En escadrilles dans les nuages,
On a parfois de drôles d'idées.

Écoute !
Dans le sifflement des mirages,
On croirait qu'elles lancent un message.
Sûr que c'est lui qui l'a dicté.

Allumez les lumières à la mémoire de notre frère.

Un jour, on rejoindra les oies sauvages
Et ceux qui sont morts avant l'âge
Qui nous attendent à leur coté.

Ici, on est simplement de passage,
En transit pour le long voyage,
Celui dont on ne revient jamais.

Anonyme.