Mourir pour vivre.
   
       

Vivre, c'est souvent se quitter ; mourir, c'est se rejoindre.
Ce n'est pas un paradoxe de l'affirmer : pour ceux qui sont allés au fond de l'amour, la mort est une consécration et non une chute.
L'amour est alors plus intime, plus dépouillé et plus grave.
Le cœur s'approfondit à chercher dans le mystère ceux qui s'y sont enfuis.

Au fond, personne ne meurt, [...]. Celui qui a paru s'arrêter brusquement continue sa route.
Écrivain de sa vie, il a seulement tourné la page.
De lui, on perd ce qu'on possédait à terme; mais on ne possède éternellement que ce qu'on a perdu.

Que la fascination de la vie cède un peu, et notre deuil s'évanouira avec elle.
La vie et la mort ne sont que des apparences diverses d'une destinée identique;
quand on y accède par le cœur, on ne distingue plus.

P. Sertillanges.