je t'aime, vieil homme !
   
       

Mon vieil ami, mon père,
J'aime et j'admire comment tu as vécu,
Rebelle, fort, endurci, face au vent.

Tu es parti ce soir et je t'imagine
Embrassant longuement ma mère
Qui t'attendait impatiemment
Sur le quai du ciel.

Comment sont les lèvres de l'esprit ?
Comment se mesure le temps ?
Y-a-t-il des nuages, de la brume ?
Et de la lumière, y en a-t-il ?
D'où vient-elle ?

Tu voleras avec elle, aile contre aile,
Dans une aube resplendissante,
Perpétuelle et sereine.

Je veux croire, vide est la demeure, défait le nid,
Que vous allez à mon coté,
Invisibles, attentionnés
Alors que je retiens mes larmes
Et que je fais mes premiers pas
Sur le nouveau chemin.

Adieu, ami,
Vieil homme, mon père.

Frédérico Mayor (Vent d'Autan)