Fête des mères.

Mamans !
Mamans jeunes et vieilles,
aux cheveux blonds, aux cheveux gris, aux cheveux blancs ;
Mamans fanées, mamans fardées, mamans ridées ;
Mamans près des berceaux et mamans près des tombes ;
Mamans de nos veilles, de nos fatigues, de nos chagrins ;
Mamans qui ne dormez pas la nuit ;
Mamans de nos ébats, nos promesses et de nos rêves ;
Mamans qui chantez et faites risette à vos petits ;
Mamans en pleurs et mamans en fleurs ;
Mamans qu'on fleurit et mamans qu'on ne fleurit pas ;
Mamans qu'on embrasse souvent, mamans qu'on n'embrasse jamais et qu'on laisse vieillir solitaires dans la mansarde ;
Mamans toujours en noir ;
Mamans au médaillon du petit sur la poitrine ;
Mamans du monde brutal qui vous tiraille au dehors et vous abîme au-dedans ;
Mamans qui n'en pouvez plus certains soirs et pensez qu'il vaudrait mieux s'arrêter là, et que ce soit fini, et qui vous reprenez à sourire tout à coup, le lendemain, sans trop savoir pourquoi, et qui recommencez simplement à vous immoler et à vous enlever, quand il le faut, le pain de la bouche ; mamans merveilleuses, mamans comme il en faut...
qui mettez le liant, le lien, le baume, la douceur, la paix, comme ça, avec un mot, un sourire, un rien, une fleur sur la table, un gâteau de plus...
Mamans qui trouvez toujours quelque chose au fond du tiroir ;
Mamans qui défendez si bien le petit devant le père et le devant tout le monde ;
Mamans de toutes ressources, mamans de tous secours ;
Mamans qui devinez et qui excusez tout ;
Mamans de tous les âges et de tous les visages ;
Mamans à nous, mamans des autres, mamans...
Bonne fête ! Bonne fête !

Anonyme.