A Lucas.
   
       

Je me souviens ce soir
des petits mots chuchotés
au creux d'un oreiller.

Tu attrapais mon oreille
de ta petite main pressée
ton doudou entre tous.

Cette partie de mon corps
tu l'avais fait tienne.

Pour toi, j'ai renoncé sans peine
à porter ces bijoux légers
qui brillent et ensoleillent un visage,
atours de féminité pour moi
mais objets encombrants pour toi.

Nous passions enlacés, blottis,
des heures à attendre demain
et demain encore qui n'est pas venu,
a rêver de ta délivrance, à rêver de toi,
enfant grandissant avec d'autres enfants,
une vie tranquille et calme
auprès des tiens
et ce rêve nous emmenait
tard, tard dans la nuit.

Et dans ce lit tout blanc
il nous arrivait souvent
d'être simplement heureux d'être là,
tous les deux à partager
l'amour d'un fils et de sa mère.

Christine Cossalter, maman de Lucas.