Supplique à notre famille, à nos amis.
1
an, 2 ans, 5 ans, 10 ans, 20 ans même nous séparent du départ
de notre enfant et nous, parents en deuil, avons besoin des autres.
Bien que nous ne soyons pas faciles à vivre, nous aimerions rencontrer
de la compréhension dans notre entourage ; nous avons besoin de
soutien.
Voici, tirés de la lettre des Amis Compatissants du Québec,
quelques-uns de nos souhaits :
- Nous
aimerions que vous n'ayez pas de réserve à prononcer
le nom de notre enfant mort, à nous parler de lui.
Il a vécu, il est important encore pour nous ; nous avons besoin
d'entendre son nom et de parler de lui ; alors, ne détournez
pas la conversation. Cela nous serait doux, cela nous ferait sentir
sa mystérieuse présence.
- Si
nous sommes émus, que les larmes nous inondent le visage quand
vous évoquez son souvenir, soyez sûr que ce n'est pas
parce que vous nous avez blessés. C'est sa mort qui
nous fait pleurer, il nous manque ! Merci à vous de
nous avoir permis de pleurer, car, chaque fois, notre cœur guérit
un peu plus.
- Nous
aimerions que vous n'essayiez pas d'oublier notre enfant, d'en effacer
le souvenir chez vous en éliminant sa photo, ses dessins et
autres cadeaux qu'il vous a faits. Pour nous ce serait le
faire mourir une seconde fois.
- Être
parent en deuil n'est pas contagieux ; ne vous éloignez
pas de nous.
- Nous
aimerions que vous sachiez que la perte d'un enfant est différente
de toutes les autres pertes ; c'est la pire des tragédies.
Ne la comparez pas à la perte d'un parent, d'un conjoint ou
d'un animal.
- Ne
comptez pas que dans un an nous serons guéris ; nous
ne serons jamais, ni ex-mère, ni ex-père de notre enfant
décédé, ni guéri. Nous apprendrons à
survivre à sa mort et à revivre malgré ou avec
son absence.
- Nous
aurons des hauts et des bas. Ne croyez pas trop vite que notre
deuil est fini ou au contraire que nous avons besoin de soins
psychiatriques.
- Ne
nous proposez ni médicaments ni alcool ; ce ne sont que des
béquilles temporaires. Le seul moyen de traverser un
deuil, c'est de le vivre. Il faut accepter de souffrir avant
de guérir.
- Nous
espérons que vous admettrez nos réactions physiques
dans le deuil. Peut-être allons-nous prendre ou perdre
un peu de poids, dormir comme une marmotte ou devenir insomniaques.
Le deuil rend vulnérable, sujet aux maladies et aux accidents.
- Sachez,
aussi, que tout ce que nous faisons et que vous trouvez un peu fou
est tout à fait normal pendant un deuil ; la dépression,
la colère, la culpabilité, la frustration, le désespoir
et la remise en question des croyances et des valeurs fondamentales
sont des étapes du deuil d'un enfant. Essayez de nous
accepter dans l'état où nous sommes momentanément
sans vous froisser.
- Il
est normal que la mort d'un enfant remette en question nos valeurs
et nos croyances.
Laisse-nous remettre notre religion en question et retrouver une nouvelle
harmonie avec celle-ci sans nous culpabiliser.
- Nous
aimerions que vous compreniez que le deuil transforme une personne.
Nous ne serons plus celle ou celui que noue étions avant la
mort de notre enfant et nous ne le serons plus jamais. Si vous attendez
que nous revenions comme avant vous serez toujours frustré.
Nous devenons des personnes nouvelles avec de nouvelles valeurs, de
nouveaux rêves, de nouvelles aspirations et de nouvelles croyances.
Nous vous en prions, efforcez-vous de refaire connaissance avec nous
; peut-être nous apprécierez-vous de nouveau ?
- Le
jour anniversaire de la naissance notre enfant et celui de son décès
sont très difficiles à vivre pour nous, de même
que les autres fêtes et les vacances. Nous aimerions
qu'en ces occasions vous puissiez nous dire que vous pensez aussi
à notre enfant. Quand nous sommes tranquilles et réservés,
sachez que souvent nous pensons à lui ; alors, ne vous efforcez
pas de nous divertir.
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